La période que nous traversons tous actuellement produit différentes formes de deuils tel que le deuil des personnes disparues.
Mais le deuil ne se résume pas à la mort. Il concerne toutes les formes de perte : perte d’un proche, d’un travail, d’un conjoint suite à divorce et même la perte d’un objet.
Suivant l’importance que la personne donne à ce qui est perdu, le deuil se fait plus ou moins rapidement.
Il existe plusieurs phases de deuil qui doivent toutes être dépassées pour que la perte soit définitivement acceptée. Ce processus peut prendre 2mns (comme pour une personne morte mais peu fréquentée où l’on peut alors éprouver de la compassion pour les proches et retourner immédiatement à ses propres occupations, ou pour la perte d’’un objet revêtant peu d’importance) comme 2 ans, 10 ans voire une vie entière. Car il arrive que le deuil ne se fasse jamais : c’est le deuil bloqué.
Les différentes phases du deuil sont maintenant bien identifiées en psychologie et on sait comment aider une personne à les dépasser.
Au-delà d’une durée de 2 ans pour la perte d’une personne proche ou d’un travail, le deuil est généralement considéré comme bloqué.
La dernière phase du deuil est l’acceptation ; si celle-ci n’arrive pas, le deuil est bloqué.
Chaque phase du deuil a une durée variable.
Les différentes phases du deuil
Les psychologues s’accordent pour dire qu’il existe 7 phases qui peuvent se succéder ou se chevaucher :
- Le choc : est plus ou moins important suivant la situation ; il est moins violent si la personne a pu s’y préparer comme dans le cas du décès d’un proche que l’on sait malade ; mais il est violent lorsqu’on ignore la maladie, ou quand il y a accident. Le choc peut aller jusqu’au traumatisme difficilement surmontable
- Le déni : est une phase facilement identifiable car la personne en deuil répète souvent des phrases telles que « c’est pas possible » ; la réalité est comme absente du cerveau qui refuse de l’entendre
- La protestation : est une manifestation de colère envers des personnes supposées responsables du décès (le médecin qui n’a pas pu guérir le disparu, le pompier qui n’a pas pu réanimer, ou le patron qui a licencié …) ou envers le disparu qui « ne s’est pas soigné » ou est accusé d’avoir pris un risque ; plein d’autres causes de colère sont possibles
- La tristesse et le chagrin peuvent se mêler à la protestation, mais aussi se teinter de culpabilité, de regrets (j’aurai du….) ; l’angoisse peut aussi apparaitre lors de cette phase : angoisse de sa propre mort ou de voir disparaitre d’autres proches
Dans cette phase, le soutien des proches est primordial pour l’endeuillé ; il a besoin de compassion et de patience
- L’acceptation intellectuelle, donc mentale : l’endeuillé comprend que désormais les choses seront différentes ; le sentiment de solitude peut s’installer, et parfois rester
- L’acceptation globale : peut prendre plusieurs années ; la douleur s’estompe et il devient possible de se remémorer les bons moments sans pleurer ou se mettre en colère
- De nouveaux attachements : deviennent alors possibles ; la personne peut de nouveau aimer, trouver un autre travail…S’investir réellement dans des projets, refaire sa vie, se reconstruire.
Parmi les comportements les plus répandus durant le deuil, on trouve les troubles alimentaires, l’hyperactivité (pour éviter de penser), la recherche d’objets ayant appartenu au défunt.
Tant que le survivant ne se détache pas émotionnellement de la personne disparue pour réinvestir son énergie dans des projets, une nouvelle personne, un nouveau travail… le deuil est bloqué.
Certains facteurs amplifient la douleur et peuvent bloquer le deuil pour des décennies : corps de la personne non retrouvé (pas d’obsèques), cause de la mort traumatisante (suicide, accident…), impossibilité d’avoir pu dire « au revoir » au défunt.
Dans le cadre du deuil non fait suite à un licenciement ou un divorce, la personne peut souffrir d’un sentiment de rejet, d’abandon ou de culpabilité alors qu’elle a simplement perdu son poste (et qu’il n’y a rien de personnel là-dedans).
L'accompagnement thérapeutique
L’accompagnement thérapeutique vise à accompagner la personne bloquée dans son deuil vers l’acceptation : parfois en donnant du sens au décès, parfois en permettant à la tristesse ou à la colère (qui n’ont pas toujours pu être exprimées) de s’exprimer ; ou encore en renforçant l’estime de soi dans le cadre d’une perte d’emploi ou d’un divorce mal vécu.
Cet accompagnement se fait quand le délai entre la perte et l’acceptation tarde vraiment trop suivant l’ampleur de la perte (généralement 2 ans) ; il ne faut surtout pas mésestimer le travail de deuil car le décès d’un conjoint ou d’un enfant est considéré comme un des plus grand stress que l’être humain peut connaitre dans sa vie, avec à terme des risques importants de dépression et de maladies psychosomatiques.
Comme toujours je suis à votre disposition en cas de besoin d’aide.
Pour plus d’informations de nombreux livres sur le sujet existent parmi lesquels « Vivre son deuil et croitre » de Rosette Poletti et Barbara Dobbs aux éditions Jouvence.
Véronique Bathilde