Véronique Bathilde
Thérapies holistiques à L'Ile d'Olonne

CRISE SANITAIRE ET TRACKING


Depuis quelques jours, je suis très surprise des réactions que je lis sur les réseaux sociaux concernant la possibilité de charger une application de traçage sur son téléphone portable afin de prévenir les personnes que nous avons croisées si nous sommes atteints par le coronavirus.

De même, des médecins se révoltent parce qu’il leur est demandé de remonter les coordonnées des personnes ayant été en contact avec un patient atteint du coronavirus.

Dans les 2 cas, il est souvent question de délation, de régime de Vichy. Les personnes refusent de donner des noms ou de charger une application sur leur téléphone portable.

Ces réactions me surprennent et je vous invite à vous interroger avec moi.

 

Eradiquer la pandémie

 

Tout d’abord concernant la comparaison faite entre ce qui est demandé et le régime de Vichy.

Il nous est demandé d’utiliser cette application sur téléphone de façon temporaire, sous le contrôle de la CNIL (commission nationale informatique et libertés) et l’application initiale (voir ce qui sera développé et proposé par le gouvernement français qui est en train de mettre au point une application différente de celle qui se fera en Europe) devait s’activer par un système Bluetooth qui détecte la présence des téléphones à proximité détenant la même application.  De là, sans que son identité ne soit divulguée, la personne atteinte du virus en informe son téléphone et celui-ci prévient instantanément les autres téléphones croisés dans les 15 jours précédents. Ainsi l’alerte est donnée immédiatement et la personne prévenue peut faire le test et se mettre en quatorzaine pour ne pas contaminer qui que ce soit. C’est rapide et réactif. L’intention ici est bien de faire vite et de sauver potentiellement des vies tout en éradiquant l’épidémie.

Dans le cas des médecins, l’objectif est absolument identique : faire remonter au plus vite une information essentielle. Qui a été en contact avec le malade ? Pour pouvoir le prévenir, et si nécessaire l’isoler.

La question que je me pose est la suivante : sachant que le coronavirus se déclare en moyenne en 5 jours, que les porteurs sont contagieux 48h environ avant l’apparition des symptômes, il reste 3 jours pour :

  • Prévenir la brigade sanitaire
  • Que celle-ci entre en contact avec le malade (sachant que celui-ci n’est peut-être pas le seul dans le département et que la brigade risque d’être débordée)
  • Repérer les personnes ayant été en contact avec le malade
  • Les tester (délai de 24h environ pour avoir le résultat)
  • Les isoler

 Combien de temps perdu ? Combien de morts en plus à l’arrivée parce que je n’aurai pas chargé cette application ? Ou parce que mon médecin n’aura pas voulu être « un délateur » ?

Telle est la question très personnelle que je me pose.

 

Peurs et délation

 

Or, il me semble qu’on mélange tout : ici l’intention posée n’est absolument pas de faire de la délation mais de prévenir rapidement les malades potentiels et de sauver des vies.

Dans le cas du régime de Vichy il s’agissait exactement de l’inverse : exercer sa haine et sa jalousie à l’égard d’une population considérée comme privilégiée (en l’occurrence les juifs) ou comme réfractaire à la société (résistants, communistes, tziganes, homosexuels, handicapés mentaux ou opposants divers). Il s’agissait d’intention de haine.

Dans le 1er cas on parle d’amour de l’autre ; dans le second cas de haine de l’autre.

Dans le 1er cas, on parle d’une situation temporaire liée à une crise sanitaire ; dans le second cas d’une extermination de masse pour établir la soi-disant supériorité d’une partie de la population sur l’autre.

Dans le 1er cas, on utilise les nouvelles technologies pour ce qu’elles ont d’utiles ; dans le second cas on utilise ces mêmes technologies pour tuer.

L’intention fait toute la différence me semble-t-il.

Or l’énergie suit la pensée.

Si je suis animée par l’amour je ne peux pas faire du mal à mon prochain, pas avec une simple application ni en remontant à une brigade sanitaire les coordonnées de ses contacts.

Il me semble en revanche que derrière les propos des personnes qui s’offusquent sur les réseaux sociaux se cachent beaucoup de peurs.

Il me semble aussi qu’il ne faut pas confondre liberté individuelle et individualisme. Ni la délation et la coopération.

Derrière cette nième polémique se cache peut-être la peur de devoir dire à ses proches où on se trouvait, avec qui, ce qu’on faisait.  D’avoir peur de se faire « attraper » en pleine trahison. Pour d’autres, il s’agira de peurs transgénérationnelles non réglées parce que les ancêtres ont été déportés. Pleins de peurs sont possibles….

Dans tous les cas, quelle que soit la peur qui se cache derrière ces comportements, elle mériterait probablement d’être explorée de plus près.

Je vous souhaite de prendre bien soin de vous et de vos proches et que tous ensemble, dans la coopération, nous réussissions à endiguer cette pandémie pour reprendre une vie normale et pouvoir s’embrasser, se serrer dans nos bras, et nous aimer pleinement.

Véronique Bathilde


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